mardi 8 mars 2011

SPIP - L’hypocrisie judiciaire


Alain COUTTE
9 mars 2011

« Le SPIP est la plus grosse hypocrisie pénitentiaire qui soit :
elle permet au gouvernement de créer des "emplois fictifs" en toute légalité. »
Alain COUTTE - 9 mars 2011


Dans l’affaire du procès actuel de Jacques Chirac, on en fait un fromage, tout en sachant très bien que ce n’est qu’une parodie de justice qui se traduira par un non lieu, sans aucune condamnation pour l’intéressé qui restera impuni, après avoir fait dépenser beaucoup d’argent des CONS-tribuables.
Qu’a-t-il fait de plus que les gouvernements qui se sont succédés ?!
Les Français n’ont-ils pas encore conscience que la justice est à deux vitesses dans ce pays ?!

Le général de Gaulle aurait pu qualifier le SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) de « machin », tout comme il le fit dans le passé pour parler des Nations unies qui emploient une armée de technocrates dont on ne sait pas très bien à quoi ils servent.
Le SPIP est chargé de suivre les détenus qui bénéficient d’un sursis, afin de les « réinsérer » dans la société (sic !) :

On apprend ainsi que « l’administration pénitentiaire contribue à l’objectif général de sécurité publique en assumant deux missions auprès du double de la population carcérale (quasiment 130 000 personnes, comparé aux 62 000 détenus en prison) :
- Surveiller les personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire (population placée sous main de justice : PPSMJ),
- Favoriser leur réinsertion sociale. »
On va voir que ce qui précède est une allégation mensongère.

Dans la récente tragédie de «  Laetitia de Pornic », les Français, émus, voire indignés, se sont aperçus que la justice de notre pays ne fonctionne pas du tout : la preuve !
D’une part, elle emprisonne des innocents. J’en connais personnellement quelques uns qui l’ont été ou le sont encore ;
D’autre part, elle laisse en liberté - sans aucun contrôle -, des multirécidivistes au casier judiciaire long comme le bras ;
Enfin, TOUT le monde s’en fout, et il n’y a JAMAIS de responsables, car nous vivons dans une SAII (Société À Irresponsabilité Illimitée), où la sanction d’un fonctionnaire se traduit par… une promotion !

Les services du SPIP entretiennent une « armée » de fonctionnaires chargés de faire « pointer » - avec plus ou moins de sérieux - les détenus qui peuvent faire ce que bon il leur semble, puisqu’ils n’ont aucun bracelet électronique permettant leur localisation, et que cela ne sert strictement à rien, sinon, comme le disent les anglo-saxons, « to cover their ass » (intraduisible en français sans être vulgaire) !
Ils peuvent donc retourner tranquillement commettre de nouveaux crimes et délits, s’ils le souhaitent, sans qu’aucun service ne puisse les en empêcher.
Certains même se soustraient aux mesures de suivi durant des mois, voire des années, sans être inquiétés par les services de police, plus occupés à effectuer des gardes à vue qui « rapportent », selon le témoignage d’un ex-officier de police que l’on peut lire ici :

Il faut être cohérent. De deux choses l’une :
- Soit un individu est coupable, auquel cas il doit rester en prison, et purger sa peine ;
- Soit il ne l’est pas, et il n’a rien à y faire en étant privé de liberté, même sous contrôle d’un responsable du SPIP.
Le reste, c’est de la « bouillie pour les chats », et les discussions de salon des magistrats.

À une époque ou les déficits budgétaires sont abyssaux au point que plusieurs générations ne suffiront pas à éponger les dettes de la Nation qui sont avant tout les nôtres, pourquoi le gouvernement ne commence-t-il pas à montrer l’exemple au lieu de demander aux Français de se serrer la ceinture, tandis que les ministres et tout une cohorte de fonctionnaires vivent chichement sur le dos des CONS-tribuables ?!?!
Quand est-ce que les Français vont-ils se réveiller comme l’ont récemment fait les peuples arabes d’Égypte et de Tunisie en demandant la démission de leurs dirigeants ?!
À moins, comme le disait si bien toujours le général de Gaulle qui - LUI - était lucide :
- « les Français sont des veaux ! » (« Ah ça, c’est ben vrai », disait la mère Denis).

Si j’étais l’avocat de Jacques Chirac dans son procès, je plaiderai de la manière suivante : étant donné que les gouvernements successifs ont créé des emplois fictifs avec le SPIP, il n’y a aucune raison pour que le maire de Paris ne puisse en faire autant !
Dans une société « ripou », à ripou, ripou et demi, non ?!?!