mercredi 16 mars 2011

SCOOP Japon : Aishiteru


Alain COUTTE
16 mars 2011

« Comment le Japon - qui a tant souffert du nucléaire -
a-t-il pu se laisser piéger par une telle tragédie ?
Follow the money… »
Alain COUTTE - 16 mars 2011


Ironie du destin ou hasard du calendrier ?
La double tragédie qui frappe actuellement le Japon : tsunami et nucléaire, intervenait au moment même où je commençais à mettre en ligne mon roman « Aishiteru » :

Aishiteru est un roman d’une très belle histoire d’amour qui a aussi connu des tsunamis.
Tout comme le Japon, il n’est pas à l’abri d’en connaître d’autres, de plus grande magnitude…
Le temps est un précieux ami dont il faut faire bon usage…

Au-delà de l’horreur qui touche actuellement ce pays avec des événements naturels que nous ne contrôlerons jamais, il est tout de même un point qui laisse songeur.
Comment les Japonais qui ont tant souffert des armes atomiques durant la seconde guerre mondiale se sont-ils laissés « piéger » par leurs centrales ?
C’est étonnant pour un pays qui disposent d’ingénieurs hors pairs concernant d’autres énergies alternatives : l’eau ou le vent, pour produire de l’électricité à partir d’éoliennes ?!

SCOOP :
Au moment même où je termine cet article, j’apprends qu’un ingénieur, travaillant dans un important groupe nucléaire européen, aurait dit :
« les ingénieurs japonais sont responsables de cette tragédie. Ils avaient la possibilité, peu après le tsunami, de noyer les réacteurs pour éviter tout accident, mais ces derniers seraient alors inutilisables. »
Il faut nuancer ces propos : ce ne sont pas les « ingénieurs » qui sont responsables, mais les « plus hauts dirigeants » de cette centrale qui n’ont pas donné l’ordre de noyer les réacteurs au nom du Dieu « PROFIT » ! Ils porteront toute leur vie cette infamie d’avoir sacrifié des dizaines, voire des centaines ou probablement des milliers d’êtres humains innocents.
Follow the money ?!… (Suivez la piste de l’argent)

Si ce grand pays, pourtant habitué aux catastrophes séismiques est doublement touché, que dire des autres nations, comme par exemple Israël, dont la centrale nucléaire de Dimona est située sur une faille qui a tout moment peut déclencher une catastrophe en Europe qui n’aurait qu’un seul nom :
Armaguedon.

Or, cela est prouvé, la zone où est située cette « usine mortifère » de Dimona fait l’objet de secousses environ une fois par siècle.
La dernière s’est produite dans les années 1920.

Tandis que les Occidentaux s’excitent sur l’Iran, les Israéliens ont toujours refusé des contrôles de l’IEA (International Energy Agency), sans que les Nations unies s’en émeuvent.
Devons-nous attendre l’irréparable pour que nous soyons – ENFIN – sensibilisés sur ces problèmes ?

Par ailleurs, la Turquie qui est une zone à haut risque sismique, vient d’annoncer qu’elle conclurait ces prochains mois un accord avec la Russie pour la construction d’usine nucléaire en Europe !
Comment nous, Européens, ne pouvons être inquiets d’une telle décision qui ferait vivre nos enfants avec la hantise d’un autre Tchernobyl ?!
Il devient URGENT que les « Zécolos » européens fassent leur travail de lobbying pour que ces centrales ne soient pas construites à nos portes.

Dans l’intervalle, j’ai envie de dire aux Japonais, peuple courageux et intelligent, les mêmes mots que le titre de mon roman :
Aishiteru.

mercredi 9 mars 2011

Flics ou ripoux ? (6)

Addendum N° 1

Articles précédents :

Extrait du « Canard enchaîné » du 9 mars 2011, dont je recommande la lecture sans modération.

Des poulets fumants à la PAF

Quels petits génies, ces flics de la police aux frontières.
« Le Canard » avait déjà raconté comment les poulets chargés d’escorter en avions les clandestins expulsés en profitent pour accumuler des « miles » et se payer des vacances gratos. Aujourd’hui, l’affaire est encore plus fumante, et beaucoup moins légale : six policiers de l’unité d’escorte de la PAF sont gravement soupçonnés d’avoir organisé un trafic de cigarettes entre deux reconduites à la frontière.
Pourquoi partir à trois flics pour un pauvre sans-papiers et revenir à vide quand on peut inventer l’expulsion utile ?

Mercredi 23 février, notre brochette de poulets encadrait deux Guinéens. À l’arrivée du vol Air France à Conakry, a raconté « Le Parisien » (4/3), « les gendarmes guinéens ont trouvé suspect que des agents de sûreté (de l’aéroport) apportent aux policiers français plus de 180 cartouches de cigarettes ».
1 800 paquets de Marlboro achetés en douce, sans passer par les douanes ! Joli. Un paquet de clopes vaut 60 centimes d’euro en Guinée, 5,60 euros dans un bureau de tabac et 3 euros fourgué sous le manteau à Barbès. Fume, c’est du lourd !
[Note d’Alain Coutte - Gain de l’opération pour nos zélés poulets : 4 320 euros en un aller-retour, de quoi arrondir les fins de mois…]

Débarqués de l’avion, nos poulets suspects ont passé deux jours en garde à vue à Conakry, avant de rentrer à Paris. Le Quai d’Orsay a négocié avec les autorités sur place : nos flics échapperont aux joies d’une cellule guinéenne. Ouf ! Les voilà dans les mains de l’IGS et du parquet de Bobigny.
Place Beauvau, on serre les fesses : pourvu que l’enquête n’aille pas révéler un trafic à grande échelle… La honte !
Dans la presse guinéenne, l’affaire fait déjà un tabac : « Tout porte à croire que la fraude durait depuis longtemps, a balancé le chef d’escadron de la gendarmerie de Conakry sur le site Internet "Africalog". C’est inquiétant parce qu’on parle de cigarettes aujourd’hui ; demain, ça peut-être de la drogue ou des explosifs. »
Halte aux reconduites à risque !

mardi 8 mars 2011

SPIP - L’hypocrisie judiciaire


Alain COUTTE
9 mars 2011

« Le SPIP est la plus grosse hypocrisie pénitentiaire qui soit :
elle permet au gouvernement de créer des "emplois fictifs" en toute légalité. »
Alain COUTTE - 9 mars 2011


Dans l’affaire du procès actuel de Jacques Chirac, on en fait un fromage, tout en sachant très bien que ce n’est qu’une parodie de justice qui se traduira par un non lieu, sans aucune condamnation pour l’intéressé qui restera impuni, après avoir fait dépenser beaucoup d’argent des CONS-tribuables.
Qu’a-t-il fait de plus que les gouvernements qui se sont succédés ?!
Les Français n’ont-ils pas encore conscience que la justice est à deux vitesses dans ce pays ?!

Le général de Gaulle aurait pu qualifier le SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) de « machin », tout comme il le fit dans le passé pour parler des Nations unies qui emploient une armée de technocrates dont on ne sait pas très bien à quoi ils servent.
Le SPIP est chargé de suivre les détenus qui bénéficient d’un sursis, afin de les « réinsérer » dans la société (sic !) :

On apprend ainsi que « l’administration pénitentiaire contribue à l’objectif général de sécurité publique en assumant deux missions auprès du double de la population carcérale (quasiment 130 000 personnes, comparé aux 62 000 détenus en prison) :
- Surveiller les personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire (population placée sous main de justice : PPSMJ),
- Favoriser leur réinsertion sociale. »
On va voir que ce qui précède est une allégation mensongère.

Dans la récente tragédie de «  Laetitia de Pornic », les Français, émus, voire indignés, se sont aperçus que la justice de notre pays ne fonctionne pas du tout : la preuve !
D’une part, elle emprisonne des innocents. J’en connais personnellement quelques uns qui l’ont été ou le sont encore ;
D’autre part, elle laisse en liberté - sans aucun contrôle -, des multirécidivistes au casier judiciaire long comme le bras ;
Enfin, TOUT le monde s’en fout, et il n’y a JAMAIS de responsables, car nous vivons dans une SAII (Société À Irresponsabilité Illimitée), où la sanction d’un fonctionnaire se traduit par… une promotion !

Les services du SPIP entretiennent une « armée » de fonctionnaires chargés de faire « pointer » - avec plus ou moins de sérieux - les détenus qui peuvent faire ce que bon il leur semble, puisqu’ils n’ont aucun bracelet électronique permettant leur localisation, et que cela ne sert strictement à rien, sinon, comme le disent les anglo-saxons, « to cover their ass » (intraduisible en français sans être vulgaire) !
Ils peuvent donc retourner tranquillement commettre de nouveaux crimes et délits, s’ils le souhaitent, sans qu’aucun service ne puisse les en empêcher.
Certains même se soustraient aux mesures de suivi durant des mois, voire des années, sans être inquiétés par les services de police, plus occupés à effectuer des gardes à vue qui « rapportent », selon le témoignage d’un ex-officier de police que l’on peut lire ici :

Il faut être cohérent. De deux choses l’une :
- Soit un individu est coupable, auquel cas il doit rester en prison, et purger sa peine ;
- Soit il ne l’est pas, et il n’a rien à y faire en étant privé de liberté, même sous contrôle d’un responsable du SPIP.
Le reste, c’est de la « bouillie pour les chats », et les discussions de salon des magistrats.

À une époque ou les déficits budgétaires sont abyssaux au point que plusieurs générations ne suffiront pas à éponger les dettes de la Nation qui sont avant tout les nôtres, pourquoi le gouvernement ne commence-t-il pas à montrer l’exemple au lieu de demander aux Français de se serrer la ceinture, tandis que les ministres et tout une cohorte de fonctionnaires vivent chichement sur le dos des CONS-tribuables ?!?!
Quand est-ce que les Français vont-ils se réveiller comme l’ont récemment fait les peuples arabes d’Égypte et de Tunisie en demandant la démission de leurs dirigeants ?!
À moins, comme le disait si bien toujours le général de Gaulle qui - LUI - était lucide :
- « les Français sont des veaux ! » (« Ah ça, c’est ben vrai », disait la mère Denis).

Si j’étais l’avocat de Jacques Chirac dans son procès, je plaiderai de la manière suivante : étant donné que les gouvernements successifs ont créé des emplois fictifs avec le SPIP, il n’y a aucune raison pour que le maire de Paris ne puisse en faire autant !
Dans une société « ripou », à ripou, ripou et demi, non ?!?!

lundi 7 mars 2011

Quelle est belle la Justice ! (7)


Addendum N° 1

Alain COUTTE
7 mars 2011

« La vérité vous affranchira. »
Jean 8, 32 - Nouveau testament


Articles précédents :


On voudrait nous faire croire que les juges et les magistrats sont TOUTES et TOUS au-dessus de tout soupçon, au point d’être capable de nous juger en toute impartialité…
La réalité est bien différente si l’on en croit les articles précédents sur le sujet, ainsi que cette information au sujet d’un magistrat pathétique, et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit d’un substitut général à la cour d’appel de Paris (un de plus, me direz-vous !) qui lui se prend pour Zorro, en agressant des policiers avec son épée de franc-maçon, ce qui aurait valu - au vulgum pecus - de passer par la case correctionnelle, voire les assises pour « tentative de meurtre »…

Un magistrat parisien agresse des policiers à l’épée

Un magistrat du parquet général de la cour d´appel de Paris en état d´ébriété a agressé avec une épée au cours du week-end dernier des policiers à son domicile parisien avant d´être maîtrisé et placé d´office en hôpital psychiatrique, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Comme le révèle Le Parisien dans son édition de mardi, le magistrat, Philippe Bonnet, substitut général à la cour d´appel de Paris a agressé deux policiers par l´entrebâillement de sa porte à l´aide d´une épée de franc-maçon, avant que ceux-ci ne l´assomment à l´aide d´un flash-ball.

Les policiers avaient été prévenus par une convive de M. Bonnet qui avait préféré quitter les lieux constatant que ce dernier avait un comportement anormal lié à la boisson, en présence de son épouse.

L´intervention des policiers vaudra à l´un d´entre eux une légère blessure.

Quinze jours auparavant, lors d´une soirée à laquelle il s´était rendu, il avait déjà été l´auteur de menaces à l´arme blanche sur le maître de maison. Le magistrat avait alors été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

Selon une source judiciaire, le procureur général de Paris a engagé depuis cette mise en examen une procédure disciplinaire à son encontre. Cette procédure vise à obtenir du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) une décision de suspension provisoire de M. Bonnet en attendant le traitement de son dossier pénal par la justice.


Deux poids, deux mesures, selon que vous êtes un Français lambda ou un magistrat ?!?!

Le garde des sceaux serait bien inspiré de mettre en œuvre la campagne publicitaire suivante pour ses juges et ses magistrats :
« Boire ou juger, il faut choisir ! »


Je pense en avoir suffisamment pour écrire une pièce de café-théâtre humoristique en trois parties, sur les « flics ripoux », les politiques et les magistrats.

dimanche 6 mars 2011

Casabianda (Corse) : le paradis des pédophiles et des violeurs

Alain COUTTE
3 mars 2011


« La chienlit de la société est protégée par les magistrats qui les envoie au soleil, en Corse,
tandis qu’on dénigre aux détenus corses tout rapprochement familial. »
Alain COUTTE - 3 mars 2011


L’état des prisons françaises est «une honte pour la République», affirmait Nicolas Sarkozy, devant le Parlement réuni en congrès, en juin 2009 à Versailles. «La détention est une épreuve dure, elle ne doit pas être dégradante. Comment espérer réinsérer dans nos sociétés ceux qu’on aura privé pendant des années de toute dignité ? », ajoutait le président de la République, en annonçant la construction de nouveaux établissements qui ressembleraient à Casabianda et pourraient accueillir une partie moins négligeable des 62 000 prisonniers de France ?
Tandis que les détenus « normaux » sont entassés dans des prisons dans lesquels les « animaux de compagnie » : cafards, rats,… prolifèrent, au point que la plupart des prisons possèdent des chats pour les chasser (c’est véridique !)… on construit des palaces sans barreaux ni murs d’enceinte pour des crapules qui n’ont d’humains que le nom.

Comme nous avons pu le constater dans des articles précédents, les affaires de pédophilie sont monnaie courante au sein de la magistrature française :
Serait-ce parce qu’il y en a autant parmi cette « caste à robes (pas très propres) », que le ministère de la justice leur a fait construire cette prison « modèle » cet « hôtel 5 étoiles » sur l’une des plus belles plages de Corse pour les abriter durant quelques années de villégiature aux frais des CONS-tribuables ?

Casabianda n’est pas une prison comme les autres : elle est unique en Europe.
Pas de barreaux, ni de murs d’enceinte, elle abrite 200 détenus sur 1 800 hectares (oui, vous avez bien lu, il n’y a aucun « bug » de mon côté !…). Et dire que certains de nos petits vieux qui n’ont rien fait de mal de leur vie ont à peine de quoi se loger et se nourrir...
Elle est située en bord de mer avec une plage privée de sept kilomètres de long : quel merveilleux village de villégiature !

Fait incroyable, elle n’abrite pas des vulgaires détenus.
Il faut d’abord montrer « patte blanche » pour y avoir accès : elle est réservée à « l’élite de la chienlit de notre société ».
Plus de 80% des détenus sont des pédophiles et des violeurs, à savoir la pire des racailles qui puisse exister dans le genre humain sur notre planète.
Comment pouvons-nous imaginer qu’un jour l’un de nos enfants se fasse égorger et violer par un de ces prédateurs ? Quand ce dernier passera une dizaine d’années (déduction des remises de peine normales et spéciales) au soleil, nourri et logé par les CONS-tribuables, nous serons détruits en nous remémorant, tous les jours, à ce qui s’est passé.

Ce n’est pas fini. Car si les Corses embastillés par exemple aux Baumettes (Marseille) ou ailleurs se voient souvent refusés le rapprochement familial dans une prison plus proche de leur domicile durant de longs mois, on déroule un tapis rouge sous les pieds de cette vermine.
Il faut savoir que les « pointeurs » - comme ils sont qualifiés en taule - ne sont pas du tout tolérés dans les prisons traditionnelles. Ils sont protégés dans des « quartiers » sécurisés - voire en cellules d’isolement -, afin de leur éviter tout contact avec les autres détenus.
Sans ces mesures, ils risqueraient leurs vies : les détenus de droit commun n’admettent pas ceux qui sont emprisonnés pour des « affaires de mœurs ».

Puisque ce luxueux établissement de Casabianda a une plage privée, pourquoi nos ministres n’y passeraient-ils pas leurs vacances plutôt que d’aller en Tunisie ou en Égypte ?!?! Cela coûterait moins cher aux Français, dont une bonne moitié ne peut s’offrir de vacances !


Pour les sceptiques, regardons de plus près :

1- Photos : admirez ce paysage fascinant qui n’a rien à envier aux plus belles plages africaines.



2- Compilation d’articles parus dans la presse :


Casabianda, une prison Corse unique en Europe
À 70 kilomètres au sud de Bastia, dans la plaine orientale de Corse, s’étend une prison hors normes. Dans cette exploitation agricole sans mur d’enceinte, les détenus, condamnés à 80 % des cas pour de graves affaires de mœurs, sont bien plus qu’un numéro d’écrou
« Bonjour chef ! J’ai du poisson. Je peux faire un barbecue sur la plage ce soir ? – Oui, oui, pas de problème puisque la Sécurité Civile ne nous a pas avertis d’un risque incendie ». 
Arrivée depuis quelques heures au centre de détention de Casabianda, je vais d’étonnement en stupéfaction. D’abord l’entrée qui ressemble plus à un poste frontière franco-belge qu’à une prison : pas de portes sécurisées, pas de sas de contrôle, juste une barrière qui permet aux véhicules d’entrer et de sortir. « Impossible de clôturer 1800 hectares traversés par une route nationale. De plus, le domaine s’étend sur sept kilomètres de littoral », indique Thierry Guilbert, directeur de l’établissement (lire l’interview). Et pourtant, Casabianda n’accueille pas des voleurs de carottes. 
Sur les cent quatre-vingt-huit places occupées, 82 % le sont par des personnes incarcérées pour des affaires de mœurs. Et cent vingt-huit ont été condamnées à des peines d’emprisonnement supérieures à dix ans. Des affaires de pédophilie, de viols et/ou de meurtres. 
À gauche, le poste où les surveillants contrôlent les allées et venues. Des écrans transmettent les images enregistrées en permanence par les caméras installées sur les trois bâtiments de détention. Dans le même esprit, un système de détection à rayons infrarouges a été mis en place il y a quelques années. « Il arrive qu’il sonne la nuit mais c’est souvent à cause des sangliers », reconnaissent les surveillants. 
Avant la barrière, au niveau du parc de stationnement, un bâtiment attire mon attention. « Ce sont les parloirs », montrent négligemment les hommes en tenue.
Plus tard, j’apprends qu’il comprend deux chambres réservées aux détenus qui veulent recevoir leur femme ou leur compagne. Eh oui, à Casabianda les parloirs intimes existent depuis 1984 ! 
Au poste, je présente une pièce d’identité et m’apprête à demander un coffre pour y déposer mon téléphone portable. « Vous pouvez le garder », devance le surveillant. Contrairement aux autres établissements, les visiteurs peuvent donc conserver sur eux leur téléphone portable. « Ici, c’est comme ça. Les détenus ont facilement accès à la cabine téléphonique. Personne n’aurait l’idée de vous voler votre mobile », m’explique l’un des trois surveillants de service. 
Sur le coup, je ne prête pas attention à ce « ici, c’est comme ça ». C’est le premier de ce reportage ; je l’entendrai ensuite des dizaines de fois : de la bouche des détenus, des surveillants, du personnel de direction, des travailleurs sociaux. De fait, quelques coups d’œil par ci par là me démontrent que j’ai bien à faire à une réalité carcérale exceptionnelle : pas de barreaux aux cellules mais des moustiquaires, des bâtiments de détention qui sont fermés de 21 heures le soir (20 heures l’hiver) à 6 heures le matin ou encore des détenus qui ont jour et nuit la clé de leur cellule. Pour autant, les fouilles existent. « Nous sommes également dans le symbolique puisque par exemple, quasiment tous les détenus portent leur couteau dans leur poche. Mais la visite de la cellule est l’occasion pour le surveillant de parler au détenu, d’avoir des indications sur la façon dont la sphère privée est tenue et aussi de vérifier l’état du matériel électrique », développe le directeur. Quant aux rondes sur le domaine, elles ont lieu toutes les heures et demie.
[…]
Après leur journée, ils peuvent suivre des cours, faire du sport mais aussi se baigner sur la plage qui leur est réservée. D’ailleurs, Michel, employé au restaurant de la résidence du personnel ne s’en prive pas : « Je suis un des seuls qui en profite très régulièrement. Aux beaux jours, dès le service du midi terminé, c’est-à-dire vers 14h 30, je vais là bas », se réjouit-il. D’autres préfèrent le sport, la salle informatique où dix ordinateurs sont en accès libre, la bibliothèque, la pêche ou les multiples activités qui sont proposées (lire article sur les activités). 

L’éloignement

En demandant leur transfert à Casabianda, les détenus savent qu’ils auront moins accès au parloir. Si le règlement prévoit des visites en semaine de 17 à 19 heures et les samedi et dimanche de 9 à 19 heures, l’éloignement annihile cette mesure. Même chose pour les neuf jours consécutifs chaque trimestre, permettant à un détenu de recevoir une visite neuf jours de suite. « Les juges comprennent très bien l’importance des liens familiaux. Nous privilégions les permissions », note Sandrine Mestre. Reste qu’à près de trois cents euros le billet d’avion et la note de taxi, nombreux sont ceux qui ne les prennent pas. 
Ils restent donc à Casabianda, à regarder la mer, aller à la pêche, jouer de la musique ou s’occuper de leur jardin.


Dès 21 heures, lorsque le rythme du centre de détention se calque sur l'heure d'été, les prisonniers rejoignent leurs « chambres » sans barreaux et sans judas mais sous l'oeil de nombreuses caméras branchées 24 h/24. D'autres dorment presque à la belle étoile, dans des cellules mitoyennes à la bergerie ou l'étable.

C’est sympa d’être en prison à Casabianda, non ?!
Ce « club de village » ne fait-il pas de la concurrence déloyale au Club Med ?! (sourire)

Flics ou ripoux ? (5)

4.6- Les commissaires touchent de l’argent sur les gardes à vue
Les commissaires de police toucheraient des primes à la garde à vue
LEMONDE.FR avec AFP | 21.01.11
Les commissaires de police "touchent des primes en fonction du nombre de gardes à vue réalisées dans leur commissariat", a affirmé, vendredi 21 janvier sur RFI, le secrétaire général du Syndicat de la magistrature, Mathieu Bonduelle, au lendemain de l'examen à l'Assemblée nationale de la réforme de la garde à vue.
"CELA MOTIVE À PLACER EN GARDE À VUE"
"La garde à vue est devenue un indicateur de performance du travail policier. C'est un peu comme si on disait qu'un juge va être payé au nombre de personnes incarcérées", a dénoncé le dirigeant syndical. "Je ne dis pas que le policier lui-même est payé comme ça mais les commissaires touchent des primes en fonction du nombre de gardes à vue réalisées dans leur commissariat" et "les crédits du commissariat dépendent de ce nombre-là", a-t-il affirmé.
"Vous comprenez bien que cela motive à placer en garde à vue, y compris des gens qu'on n'aurait pas dû placer en garde à vue", a regretté Mathieu Bonduelle.
"Le premier facteur de cette explosion [des gardes à vue] n'est pas juridique, il est politique. C'est ce qui s'appelle la politique du chiffre qui est dénoncée pour le coup par tous les syndicats de policiers (mais) qui est complètement déniée par le gouvernement", a argumenté le magistrat.
L'Assemblée nationale a voté la présence de l'avocat tout au long de la garde à vue, réforme imposée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), la Cour de cassation et le Conseil constitutionnel. Pour Mathieu Bonduelle, cette réforme "contrainte" est menée par un gouvernement qui "fait le minimum" et n'a "pas d'ambition réelle".


4.7- Divers
Et pour celles et ceux qui veulent d’autres exemples, voici un blog qui défie l’entendement :

Flics ou ripoux ? (4)

4- Commissaires et policiers ripoux en France


4.1- Commissaire la bavure ?
13 Mars 2008
Un commissaire de police parisien a été placé en garde à vue, jeudi, à l'Inspection générale des services (IGS) dans une enquête pour corruption et violation du secret professionnel. L'homme, qui dirige la Brigade des fraudes aux moyens de paiement, est soupçonné d'avoir monnayé ses propres informations et celles examinées par d'autres services avec lesquels ils travaillaient.
L'Inspection générale des services, la police des polices, mène l'enquête. Flic ripoux ? « Bavure » ? Enquête de routine basée sur un minimum de fondements? Il est trop tôt, évidemment pour le dire à ce stade de l'investigation. Le policier, commissaire divisionnaire âgé de 48 ans qui dirige depuis 2003 la Brigade des fraudes aux moyens de paiement, compétente notamment pour les escroqueries à la carte de crédit, est entendu dans les locaux de l'IGS pour « corruption active et passive par personne dépositaire de l'autorité publique et violation du secret professionnel ». Une information judiciaire a été ouverte en octobre par le parquet de Paris.
Vente d'informations
L'homme est soupçonné d'avoir monnayé des informations, provenant de ses dossiers et d'affaires examinées par d'autres services financiers avec lesquels ils travaillaient. Parmi ceux-ci, figurent les grandes unités de la police chargées des « affaires » politico-financières. « Le divisionnaire », avant de diriger la Brigade des fraudes aux moyens de paiement, était passé auparavant par la brigade des stup' à la PJ du Val-de-Marne. Le policier était en contact avec toutes les grandes unités de la police parisienne chargées des « affaires » politico-financières, qui enquêtent en particulier sur des allégations de corruption dans les partis politiques ou les grandes sociétés. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir vendu des informations à des personnes susceptibles d'être visées par des enquêtes.
L'homme aurait aussi régulièrement consulté, de manière suspecte lors des six derniers mois, plusieurs fichiers de police donnant accès à des informations personnelles ou fournissant un « profil » judiciaire et policier, notamment le Stic (Service de traitement des infractions constatées), qui répertorie toutes les procédures. Quatre autres personnes, qui ne sont pas de la police, ont par ailleurs été aussi placées en garde à vue dans la même affaire. Il s'agit de possibles « acheteurs » des informations qui auraient été vendues par le principal suspect.


4.2- Deux policiers ripoux en prison
Corruption: un couple de policier écroué
18/12/2009
Un couple de policiers cannois, soupçonnés de violation du secret professionnel et de corruption, a été mis en examen et écroué aujourd'hui, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
Le gardien de la paix, âgé de 33 ans, membre de la brigade anti-criminalité de nuit à Cannes, a été écroué à Toulon. Il a été mis en examen pour corruption, violation du secret professionnel, complicité de faux en écritures publiques et consultation frauduleuse du fichier Stic (Système de traitement des infractions constatées).
Son épouse, 32 ans, officier de police judiciaire au service de quart du commissariat, est poursuivie pour faux en écriture publique et consultation frauduleuse du Stic. Elle a été écrouée à Draguignan. Le couple est soupçonné d'avoir averti des patrons de bars de nuit avant des contrôles de police, selon une source proche de l'enquête.
L'affaire est suivie à Marseille par la délégation régionale de l'inspection générale de la police nationale (IGPN).
Selon une autre source proche du dossier, le couple aurait notamment fait échec à une opération anti-stupéfiants en permettant à un des cerveaux de s'enfuir. Il se servait notamment du Stic pour fournir des éléments confidentiels.
L'enquête est partie il y a cinq mois des accusations formulées par une personne, et l'homme et la femme étaient sur écoute depuis un mois. Les enquêteurs de l'IGPN ont relevé des éléments de train de vie importants, comme une somme de 5.000 euros de provenance douteuse et un voyage à l'île Maurice.


4.3- Ces flics qui améliorent leur ordinaire
POLICE : LES RIPOUX
Haro sur les ripoux
Olivier Toscer
Le Nouvel Observateur du jeudi 24 avril 2008
Des renseignements sur un rival ? Une amende à faire sauter ? Un sans papiers à régulariser ? Le commissaire Moigne savait rendre de multiples services. Moyennant finance. Enquête sur la corruption dans la police
Le 13 mars dernier, lorsque la sonnerie retentit dans son appartement du 12e arrondissement, le commissaire Patrick Moigne n'est pas très surpris. Il est 6 heures du matin. Faute de laitier, ça ne peut être que les «boeuf-carottes», la police des polices. Le commissaire divisionnaire Moigne, 48 ans, patron de la Brigade des Fraudes aux Moyens de Paiement (BFMP) de la PJ, redoutait depuis longtemps la visite des hommes de l'Inspection générale des Services (IGS) . Il y a un bail déjà, son supérieur de l'époque, le contrôleur général Frédéric Péchenard, l'avait mis en garde contre ses mauvais penchants, sa manie de tout monnayer. Le commissaire Moigne a fait la sourde oreille. Péchenard trône aujourd'hui Place Beauvau, dans son fauteuil de directeur général de la Police nationale. Il est le chef de tous les flics de France. Le commissaire Moigne, lui, végète derrière les barreaux, à la Santé, mis en examen pour «violation du secret professionnel, corruption passive par personne dépositaire de l'autorité publique», l'étiquette des «ripoux».
La police des polices évalue au bas mot à 25 000 euros le magot amassé de janvier 2006 à juillet 2007 par Moigne en échange de toutes sortes de services. Une somme soigneusement placée sur le compte en banque de sa propre fille. Selon l'enquête de l'IGS, le commissaire avait monté un véritable supermarché de l'information confidentielle, parallèlement à ses responsabilités à la tête du service spécialisé contre les arnaques à la carte bancaire. Il revendait à des détectives privés chaque consultation du fichier des infractions et délits Stic ou celui des cartes grises entre 40 et 100 euros l'unité; marchandait des fausses réquisitions judiciaires aux banques pour connaître les mouvements sur tel ou tel compte; monnayait des coups de pouce pour la régularisation de sans papiers dans la communauté chinoise, etc. Il faisait aussi sauter les PV. Un homme serviable, baptisé «Patou la murge» à son QG de la rue Château-des-Rentiers, le siège de la sous-direction des affaires économiques de la PJ, pour sa réputation de bon vivant et son goût des bonnes bouteilles. «J'ai encore sous les yeux une de ses demandes d'indulgence pour un timbre-amende... à seulement 22 euros», s'amuse un commissaire de banlieue.
Plus grave, le «ripoux» présumé est suspecté d'avoir également rencardé un ancien flic reconverti dans l'intelligence économique sur les investigations policières dans le scandale Pétrole contre Nourriture mettant en cause le groupe Total en Irak. Patrick Leroy, un ancien de la Brigade financière, aujourd'hui à la tête de sa propre officine, a reconnu avoir été alerté par le commissaire sur des gardes à vue et des perquisitions à venir. Pour le compte de qui ? Aucun dirigeant du groupe pétrolier n'a pour le moment été inquiété. Contacté par nos soins, Patrick Leroy n'a pas donné suite. «Il n'est pas inenvisageable que les infos aient en fait été remontées, via Moigne, vers le clan Pasqua, également impliqué dans l'affaire», note un connaisseur du dossier. «Patou la murge» est en effet connu pour ses amitiés chiracopasquaïennes. «Quand il dirigeait lai«direction de la PJ, couvrant les beaux quartiers centraux de la capitale, se souvient un de ses anciens collègues, Moigne était réputé très proche du patron du 36 de l'époque, Olivier Foll, celui qui avait interdit à ses hommes d'assister le juge Halphen dans sa perquisition de l'appartement Tiberi.» Sa proximité avec le pouvoir de l'époque a-t-elle fait naître chez le commissaire Moigne un sentiment d'impunité ? «Consulter 170 fois en un an et demi le fichier Stic avec ses codes informatiques personnels, alors qu'il sait pertinemment que la hiérarchie est avertie dans la seconde de la moindre connexion, relève de l'inconscience, analyse un gradé. Ou alors cela témoigne de l'assurance que tout est permis grâce à des protections haut placées.» Gênant pour la réputation de la Préfecture de police, ce dossier Moigne...
On est certes loin du scandale du 36 quand, au début des années 1980, une poignée de ripoux de la BRB, la Brigade de Répression du Banditisme, avaient carrément été soupçonnés de braquage de banque ! Mais l'incarcération d'un commissaire divisionnaire entache quand même la réputation de la police de la capitale. Paris n'est pas encore Ajaccio, siège de la PJ corse célèbre pour sa «porosité» entre flics et voyous. Reste que sa police est quand même régulièrement secouée par des cas de corruption. Il y a un an et demi, par exemple, cinq jeunes CRS étaient tombés dans une affaire de racket de taxis. Ciblant des chauffeurs chargeant à l'aéroport Charles-de-Gaulle, les fonctionnaires de police les appréhendaient pour des fautes de conduite imaginaires. Il fallait alors verser des bakchichs compris entre 50 et 300 euros pour avoir le droit de repartir. Basés à la CRS 7 dans le Val-d'Oise, les fonctionnaires indélicats prenaient soin de viser des taxis d'origine étrangère, jugés plus vulnérables. Las, douze artisans excédés de payer de telles rançons avaient saisi l'IGS sur les conseils de leur syndicat professionnel. Dans les années 1990, les dépanneurs automobiles parisiens avaient également dénoncé un chantage du même acabit. Une trentaine de flics de la sécurité publique avaient été condamnés pour avoir racketté des garagistes. Si les dépanneurs voulaient être appelés sur les lieux d'accidents, il leur en coûtait à chaque fois entre 15 et 30 euros de la main à la main.
Des faits isolés ? Selon Jacques Lamotte, le patron de l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN), la police de toutes les polices de France, «quelque 15% des sanctions édictées contre des fonctionnaires de police le sont pour des manquements à la probité». Bref, selon les statistiques officielles, les brebis galeuses ne sont qu'une poignée. On est loin d'un système généralisé. Ces cinq dernières années, à Paris et en petite couronne, 26 membres de la Préfecture de police, membres des forces de l'ordre ou agents administratifs ont été coincés par les «boeuf-carottes» pour corruption. 11 ont été révoqués, les autres sanctionnés de façon plus ou moins sévère. «Mais les chiffres officiels ne rendent pas forcément compte de la totalité des faits de corruption dans la police, observe Cédric Moreau de Bellaing, chercheur associé à l'ISP, un laboratoire du CNRS. Tout simplement parce que le corrupteur n'a pas forcément intérêt à porter plainte contre le policier corrompu, note cet auteur d'une thèse sur les bavures policières. Seules les victimes «pures», celles qui n'ont rien à se reprocher, le font.» La chasse aux flics ripoux reste donc aléatoire. Et la multiplication des cabinets dits d'«intelligence économique» créés par d'anciens de la maison pour informer les entreprises accroît les tentations. Il suffit à certains patrons d'officine de compter un complice en activité dans la police pour obtenir via une fausse réquisition judiciaire la «fadet», la facturation détaillée de n'importe quel numéro de téléphone. Le «service» se facture autour de 150 euros l'unité. Et les flics véreux pris la main dans le sac sont encore assez rares. «Il suffit de ne pas en faire une activité industrielle pour passer entre les gouttes», note un haut gradé. D'autant que si le client final est une grande entreprise à tu et à toi avec le pouvoir d'Etat, toute la hiérarchie fermera les yeux. En 1994, le groupe Lagardère, acteur majeur des industries de la défense, a ainsi pu financer sur ses propres deniers une enquête de la DST sur son concurrent Thomson. Moyennant 45 000 euros versés à une caisse noire du contre-espionnage français, les agents du contre-espionnage prenaient directement leurs ordres auprès du groupe privé ! Il n'y a jamais eu de sanction. Intérêt national oblige...

Faire les poches des clochards

Le commissaire Moigne, lui, n'était pas en mission secret-défense. Il travaillait seul. Pour son propre compte en banque. C'est ce qui l'a perdu, même s'il a pu consulter, des années durant, ses fichiers de police au kilomètre avant que la police des polices n'ouvre une enquête. S'il avait modéré ses ardeurs après les premiers avertissements verbaux de son patron, il aurait évité la case prison. «L'autorégulation de la petite corruption quotidienne se fait largement, en dehors de toute plainte à l'IGS, au sein même des commissariats sous la responsabilité du chef de service», remarque Cédric Moreau de Bellaing. En 1980, l'IGS, la police des polices, traitait ainsi 1927 plaintes dans l'année. Vingt ans plus tard, elle n'en recueillait que 927, des cas «lourds». Entre-temps des circulaires avaient donné l'autorité aux commissaires de gérer directement les petites affaires, le système D comme on dit (voir encadré). Nombre de cas de «tricoche», ces extras au noir dans les sociétés de sécurité ou aux portes des discothèques qui permettent à certains flics d'arrondir - illégalement - leurs fins de mois, sont ainsi sanctionnés oralement par les patrons de commissariat, sans passer par une procédure disciplinaire en bonne et due forme.
Parfois, la plus haute hiérarchie doit taper du poing sur la table, par exemple pour mettre fin à la mauvaise habitude de certains flics de faire les poches des clochards. Une survivance d'un vieux texte du Code de Santé publique qui voulait que les ivrognes arrêtés dans la rue étaient conduits «à leurs frais» à la cellule de dégrisement des commissariats. Les agents en profitaient pour prélever 10 ou 15 francs de l'époque par SDF Une pratique finalement prohibée en 1995, mais qui perdure dans certains commissariats. En loucedé. Elle permet d'alimenter une caisse sauvage dite «vin rouge, saucisson» ou de financer le petit encas en fin de service. «Les gars en avaient même profité pour passer de 10 francs à 10 euros», se souvient un commissaire qui a interdit ces agissements. Tous les gradés ne sont pas aussi sourcilleux. Au début de cette année, la direction de la sécurité publique du ministère de l'Intérieur a dû rédiger une note précise pour mettre un terme à cet usage sous peine de sanctions, cette fois-ci officielles. La fin des gueuletons dans les arrière-salles des commissariats ? Autant dire la fin d'une époque.

Corruption, mode d'emploi
Patrick (1), officier de police en région parisienne, dévoile pour «le Nouvel Observateur» quelques-uns des moyens en vogue dans les commissariats pour améliorer l'ordinaire.
«La petite corruption au quotidien est de plus en plus difficile à exercer dans les commissariats, notamment en raison de la traçabilité informatique de la plupart des actes policiers. Avant, il était facile pour les fonctionnaires intervenant sur les lieux d'un accident de la circulation par exemple d'appeler systématiquement le même dépanneur moyennant quelque menue monnaie. Mab aujourd'hui toutes les interventions font l'objet d'un traitement par ordinateur : le même équipage qui appellerait toujours le même garagiste est facilement repérable. Les gars n'ont plus recours qu'au système D, celui où l'occasion fait le larron. En province, certains chefs de service peuvent encore se sucrer. Ils donnent les agréments aux garagistes habilités à intervenir sur demande de la police. C'est toujours l'occasion d'un échange de cadeaux : de la caisse de douze bouteilles de Champagne au bakchich en liquide. Dans le temps, il y avait aussi les «indulgences» des cafés-restaurants qui demandaient des autorisations d'extension de terrasse. Mais aujourd'hui cela ressortit du pouvoir des maires. Il y a évidemment toujours le restaurateur qui prend à sa charge la pizza et le demi de rouge du flic qui vient se restaurer dans son établissement. Mais on ne peut pas vraiment parler de corruption. Le vrai point noir, aujourd'hui, c'est en réalité les centres de rétention pour étrangers sans papiers. Là, je sais que beaucoup se font dépouiller par les flics sans pouvoir vraiment se plaindre, faute de parler français.»
(1)Son prénom a été volontairement changé.


4.4- Témoignage d’un ex-officier de police

Partie 2 : Récupération des statistiques

Question : Comment fonctionnent les statistiques de la délinquance ?
Ex-Officier de police : On chiffre selon un ratio. C'est un ratio d'affaires constatées et d'affaires élucidées, c'est une question de pourcentage. Si vous avez par exemple une infraction très grave - et ça il y en a, il est pas question de le nier, il y en a toujours eu, il y a des infractions financières de haut vol, il y a des bandes organisées – ça n'intéresse pas tellement. De temps en temps, faire une affaire pour la galerie, c'est un peu la vitrine, le paravent, mais globalement ce n'est pas ce qui est recherché. Ce n'est pas l'élucidation de ce genre de délits qui est recherché c'est d'arriver à produire des statistiques. Il faut savoir qu'un escroc, dans la tripartition pénale, c'est un délinquant, au sens strict du terme, c'est-à-dire qu'il a commis un délit. C'est très très long à débusquer, à dénicher, à interpeller. Ça demande du personnel qualifié, ça demande de l'investissement. Mais en terme de statistiques, ça ne rapportera qu'une garde à vue s'il y a un interpellé et le nombre de faits commis sera disproportionné une fois qu'on aura remonté l'affaire.

Question : Quels sont alors les délits « rentables » ?
Ex-Officier de police : Les délits qui sont rentables au sens statistique du terme, ce sont les tous petits délits et surtout les délits – je dirais presque – « crées ». Alors viennent les infractions à la législation sur les stupéfiants. Je parle de l'usage, pas des gros trafics, qui de toute façon débordent largement nos frontières. La police fait de temps en temps des grosses affaires mais ce qui alimente le plus les statistiques, qui est le plus rentable, le plus intéressant, c'est ce genre d'infractions. C'est-à-dire : on constate un fait, on interpelle un individu, et on le met en garde à vue : fait constaté, fait élucidé, interpellation, un ratio parfait. Éventuellement une garde à vue, si l'officier de police judiciaire accepte de mettre en garde à vue, ce qu'il fait maintenant sous la pression. Avant, on faisait des mains courantes pour ça ou des procédures avec mise en liberté immédiate, maintenant non, il faut que ce soit la statistique parfaite. Il y a l'étranger, je dis bien le « sans-papier », ce qu'on appelle l'ILE, infraction à la législation sur les étrangers, dans le jargon policier. Les ILE, il est recommandé d'en faire beaucoup, même si on sait qu'ils sont pas expulsables et qu'ils ne seront pas expulsés, parce qu'ils sont chez eux. Mais une loi leur permet de rester – j'en parlais récemment dans une réunion publique – une loi leur permet de rester et une autre loi refuse de leur donner des papiers. Donc, ils resteront pour diverses raisons : le droit du sol, les enfants etc. mais il est quand même conseillé d'en faire un maximum parce que c'est très intéressant. Parce qu'on constate le fait, on interpelle en même temps, et puis il y a une garde à vue à la clé. Et éventuellement un arrêté d'expulsion qui est notifié qui dans la plupart des cas ne pourra pas être effectif parce que la personne aura disparu, ils ne sont quand même pas tous mis en rétention, ou alors on s'aperçoit qu'il était pas expulsable, ou alors qu'il n'était pas irrégulier... mais c'est toujours très bon. Et il y a un autre avantage, c'est qu'on peut interpeller la même personne plusieurs fois dans le mois, ça c'est très intéressant, c'est juteux pour les chiffres. Il y a aussi l'outrage/rébellion, qui augmente en permanence. Alors là, on est dans quelque chose qui est exorbitant du point de vue du droit public puisque c'est l'agent constatateur qui est en même temps la victime, donc on ne peut rien faire contre un outrage/rébellion. C'est, dans l'ordre : un fait constaté, un fait élucidé et un interpellé, éventuellement une garde à vue, et très souvent même une condamnation au moins financière. En attendant, on a fait du chiffre, du crâne, dans le jargon. « Faut faire du crâne », c'est comme ça qu'on dit dans la police, ou « du bâton », parce que ça fait des petits bâtons les statistiques.
Bernard GAUTIER
20 allée des Mésanges
76230 BOIS-GUILLAUME
Tél.02.35.60.34.64


4.5- Quelques avantages en nature d’Air France

EXPULSES - POINTS DE FIDELITE AIR FRANCE : VOUS AVEZ DIT "CHOQUANT" ?
Points de fidélité pour les policiers qui expulsent: "Je n'ai aucune raison d'être choqué"
Par La rédaction du Post , le 25/04/2008
Sur Le Post, un ex-policier de la PAF (police aux frontières) justifie le fait que des policiers bénéficient de miles lors d'expulsions.
Pratique courante? "Ça se fait", répond au Post M. Verdier, du syndicat Unsa-police.
Cette semaine, Le Canard Enchaîné relaie l'indignation de certains agents d'escale d'Air France quand ils voient passer au comptoir des policiers qui n'hésitent pas à sortir leur carte de fidélité pour bénéficier de miles lorsqu'ils escortent des personnes expulsées du territoire.
Franck Fievez connaît "bien le sujet". Avant d'intégrer la communication du syndicat Unsa-police, il a travaillé "plusieurs années" à la "PAF", ou "police aux frontières." Il raconte au Post.

Ça se passe comme ça?
"Oui. La mission d'escorte est une mission de police comme une autre, établie par la législation. Le préfet a pris une décision, la police coopère et remplit sa mission. Après, les agents voyagent avec des billets nominatifs, pour des raisons de sécurité évidentes. Donc ils bénéficient de miles."

Et les points de fidélité?
"Ils leur sont accordés comme à tout voyageur, ni plus, ni moins. Souvent, les policiers font juste l'aller-retour en classé éco, ils "tournent comme des mobylettes" comme on dit, et n'ont pas de nuit de repos sur place, alors qu'ils partent par exemple à Rio ou en Afrique du Sud. Ces cartes leur permettent d'accéder aux salons des aéroports, de prendre une collation, de se reposer un peu avant de reprendre l'avion."

Ça ne vous choque pas?
"Je n'ai aucune raison d'être choqué. Les agents ne partent pas en vacances. Si la mission des fonctionnaires n'était pas morale ni éthique, la question se poserait autrement. Ce qui n'est pas le cas. C'est comme pour tous les autres salariés des entreprises qui voyagent. Un ingénieur de chez Total récolte aussi des points..."

Y a-t-il eu 23.000 expulsions en 2007?
"Non, c'est exagéré. Le plus souvent, les personnes rentrent seules. Et si elles sont accompagnées, ce n'est pas systématiquement par 2 ou 3 escorteurs."

Flics ou ripoux ? (3)

3.4- À Marseille, un flic ripou se fait sucer dans les toilettes par une gardée à vue !
Cela n’aura jamais le charme de la Maison-Blanche avec Bill Clinton et Monica Levinsky, mais l’histoire est suffisamment croustillante pour être évoquée.

Le policier marseillais soupçonné de viol remis en liberté

Publié le lundi 28 juillet 2008
Le fonctionnaire aurait contraint une gardée à vue à un acte sexuel
Une carrière brisée pour quelques minutes coupables dans l'endroit le plus romantique qui soit : les toilettes de l'Hôtel de police. Même si, d'aveu judiciaire, on concède que « les mêmes faits, si l'auteur n'avait pas été policier, auraient difficilement constitué une infraction », la réalité est bien là.
Samedi soir, le fonctionnaire de police de la sécurité publique mis en cause par une gardée à vue dans une affaire d'agression sexuelle a été mis en examen pour "viol aggravé" en raison de l'autorité que lui confère sa fonction et placé sous contrôle judiciaire.
Même si une probable requalification des faits en "atteinte sexuelle" devrait lui éviter la cour d'assises, il a d'ores et déjà été suspendu. Et sa liberté semble incertaine, puisque le Parquet, par la voix du procureur de la République, Jacques Dallest, a annoncé son intention de faire appel de la décision de remise en liberté.
Fin juin dernier, le policier de la Brigade d'atteinte aux biens (Brab) de la sûreté départementale était bien loin de ces considérations lorsqu'il auditionne dans son bureau une jolie jeune fille de 23 ans, à la langue "percée", impliquée dans une "banale" affaire d'escroquerie. Sur son portable, le fonctionnaire visionne une vidéo porno la mettant en scène. Sa testostérone ne fait qu'un tour. L'audition concerne de moins en moins les lignes téléphoniques qui auraient été ouvertes grâce à de faux papiers et tourne de plus en plus autour de la gaudriole.
La gardée à vue ne semble pas farouche. Un "marché" serait passé. Une gâterie contre "certains oublis" dans la procédure. Policier et gardée à vue iront "fauter" dans les toilettes. Le lendemain, convaincu "qu'un climat de sympathie s'était instauré entre eux", le fonctionnaire se rend sur le lieu de travail de la jeune femme en sa compagnie. Alors qu'il interroge son responsable, elle se confie à ses collègues. L'enquête commence et les ennuis du policier avec. "C'est à peine croyable qu'il n'ait pas réfléchi aux conséquences. Il a été piégé", estimaient, certains fonctionnaires à l'Hôtel de police.
Au Ministère de l'Intérieur, cependant, on ne l'entendait pas de cette oreille. Michèle Alliot-Marie a fermement dénoncé "des actes inadmissibles à l'égard d'une gardée à vue dont il avait la responsabilité". "Indépendamment des suites judiciaires, toutes les conséquences disciplinaires seront tirées au terme de l'enquête", prévient-elle. "Il reconnaît avoir dérapé, admet la faute déontologique incontestable, insiste Me Gérard Bismuth, l'avocat du policier. Mais il nie être un violeur. Il a cru qu'elle était réellement consentante. Il n'a jamais usé de violence. Quant à la contrainte psychologique, elle reste à prouver. L'audition était terminée. Et signée !"

En fait, l’intéressé n’en était pas à son premier coup d’essai :
Mis à jour 21-03-2010 23:38
Un policier jugé pour viol aux assises
Un policier marseillais est accusé de viol et agressions sexuelles sur cinq jeunes femmes lors de gardes à vue. Il comparaît à partir de ce lundi devant les assises à Aix-en-Provence.
Philippe Brassart, 36 ans, officier de police judiciaire à la Brigade de répression des atteintes aux biens, est poursuivi pour "viol et agressions sexuelles commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction", ainsi que pour "corruption passive".
Le policier, actuellement suspendu de ses fonctions et incarcéré, est soupçonné d'avoir contraint, le 24 juillet 2008, une femme à lui pratiquer une fellation dans les toilettes de l'hôtel de police. Il aurait fait comprendre à la jeune femme, entendue dans une affaire d'escroquerie et chez laquelle avait également été retrouvée une petite quantité de cannabis, qu'il pouvait se montrer compréhensif concernant le stupéfiant si elle se montrait "gentille".
La jeune femme s'était confiée sur les conditions de sa garde à vue à des collègues de travail et à son chef qui en avait immédiatement informé l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Bien noté par sa hiérarchie, l'officier ne s'était jamais fait remarquer. Seule une plainte sans suite, déposée en janvier 2005 par une jeune femme qui l'accusait d'attouchements sexuels, avait été relevée dans son dossier administratif.
Réentendue, cette dernière confirmait le contenu de sa plainte. Et à la suite de la médiatisation de cette affaire, trois autres femmes allaient accuser le policier. Entendue dans un dossier de cambriolage au début de l'été 2008, l’une d’elle aurait subi un interrogatoire au cours duquel la conversation aurait rapidement dérivé.
« Tu me suces, tu es libre, tu me suces pas, tu vas aux Baumettes » aurait notamment lancé l'accusé. L'accusé nie le crime et les délits qui lui sont reprochés. La décision est attendue mercredi.

La cour d'assises des Bouches-du-Rhône a condamné mercredi un policier de 36 ans à neuf ans de prison ferme pour « viol aggravé », « corruption » et « harcèlement sexuel », a-t-on appris de source judiciaire.
Au total, cinq jeunes femmes avaient déposé plainte contre lui depuis l'été 2008. La cour a reconnu le policier coupable de viol sur l'une d'elles, une jeune femme de 28 ans, de « corruption » sur une deuxième et de harcèlement sexuel sur trois autres jeunes femmes.
L'avocat général avait requis une peine de huit à dix ans de prison ferme mercredi à l'encontre de Philippe Brassart, qui était jugé depuis lundi pour « viols et agressions sexuelles commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction ».
L'officier de police judiciaire, en poste à Marseille à l'époque des faits, était accusé d'avoir imposé des actes sexuels à ses victimes contre la promesse de se montrer plus compréhensif dans les suites à donner à la procédure. Seules trois des cinq victimes étaient présentes depuis lundi aux débats de la cour d'assises.


3.5- Les flics marseillais chauffards et « cow-boys » au tribunal

24.10.2009
Le petit Nelson, 14 ans, ne demandait rien à personne ce 23 juin 2007. Il traversait juste une rue sur le passage piéton. Mais Nelson en est mort, car il a été fauché par une équipe de chauffards, habillés en bleu marine. 74 km/heure dans les rues de Marseille, alors que le maximum est de cinquante. La loi est faite pour les autres, c’est bien connu.
Au volant, un policier stagiaire, 24 ans, qui conduisant comme un sagouin pour aller relever, sans aucune urgence, des collègues en poste à l’Hôpital Nord. Dans la voiture son boss, 31 ans, assis à l’arrière, n’était pas ému par cette conduite en infraction.
Le tribunal correctionnel de Marseille s’est prononcé ce vendredi.
Le conducteur écope de un an prison avec sursis, pour homicide involontaire. Son permis est annulé, et il devra attendre un an pour le repasser. C’était la réquisition du parquet.
Contre le chef d’équipe, également poursuivi pour homicide involontaire, le parquet avait requis six mois de prison avec sursis et un an de suspension du permis. Le tribunal a relaxé. La présidente du tribunal, Marie-France Durand-Serée a déclaré à l’audience : « Le tribunal n'a pas du tout occulté la tragédie que représente ce dossier, mais il y a des règles de droit qui doivent être appliquées ».
Alors que dire d’un tel jugement, qui a créé l’incompréhension à Marseille ?
Pour le conducteur, une telle décision se situe dans la moyenne de ce qui est jugé en France pour ce genre d’affaires : faute grave de conduite, sans antécédents, sans alcool. La loi permet de faire bien davantage – jusqu’à cinq ans de prison ferme – mais les parlementaires adoptent des maxis très élevés, si élevés qu’ils ne sont jamais respectés. Quoiqu’il en soit, il est plus difficile de discuter la question « coupable ou non coupable » que « quel niveau pour la peine ». Le tribunal dispose d’éléments que nous ignorons.
Pour le chef d’équipe qui tolérait, et sûrement pas que pour ce déplacement, ce comportement voyou, c’est la relaxe, ce qui est plus difficile à expliquer. L’infraction poursuivie est involontaire : tuer par imprudence, mais sans intention de donner la mort. Une telle infraction, par hypothèse, ne connaît pas du cas de complicité. Le parquet avait d’ailleurs poursuivi sous l’angle de l’action directe. Mais pour qu’il y a ait homicide involontaire, il faut un lien de causalité certain entre la faute et le dommage. Il ne fait pas de doute qu’il y a eu faute du boss à tolérer cette conduite en infraction. C’est là une faute de « négligence » et d’ « inobservation des règlements », conforme à la définition de l'article 221-6 du Code pénal. De même, le fait que la faute du conducteur soit établie n’empêche pas de retenir d’autres fautes ayant concouru à causer le décès. La question juridique posée est : est-on certain qu’il existe un lien de causalité entre la faute du chef d’équipe et le décès ? Le tribunal répond par la négative. Je n’ai pas connaissance du jugement, mais à coup sûr, le tribunal estime que lien de causalité n’est pas certain, et que la faute du conducteur est exclusive. Ce dossier avait fait l’objet d’une instruction, et doit faire apparaître maints éléments de fait qui ont forgé la conviction du tribunal. Il reste que l’on ne dispose de rien pour être convaincu. En toute logique, le parquet devait faire appel.
On manque par ailleurs de renseignements sur le plan disciplinaire. Le conducteur était stagiaire, et il a été titularisé. C’est là une mesure carrément bienveillante. S’agissant des conseils de discipline, les autorités administratives ont peut être voulu attendre le jugement pénal, mais ce serait là une faute : le Conseil d’Etat rappelle l’indépendance des poursuites pénales et disciplinaires, et rien n’empêchait de tenir des conseils de discipline.
Ce laxisme surprend d’autant plus qu’à l’époque, le père du Prince Jean s’était fâché tout rouge : « Le fait d'être policier, quand on ne respecte pas les règles, ce n'est pas une circonstance atténuante, c'est une circonstance aggravante ». Paroles verbales…

Commentaires :
Insupportables flics marseillais : ils roulent comme des cons en mettant la sirène pour aller acheter des clopes ou chercher leurs mômes à l'école. Merci au tribunal qui les encourage à continuer.
Ecrit par : Mathaf Hacker | 24.10.2009

Dans d autre villes la police roule aussi à plus de 50km sans sirène et klaxon et avec sirène pour acheter du pain déjà vu!!!
Ecrit par : koeller | 24.10.2009

Ce sentiment d'impunité, ce comportement de "surhommes" a été à mon avis gravement accentué par les déclarations de Nicolas Sarkozy, surtout dans les années 2005-2006, lorsqu'il annonçait à ses policiers qu'il les couvrirait coûte que coûte...
Qui n'a pas vu, ou subi, les comportements des cow-boys de la BAC, par exemple...? . Ils peuvent commettre toutes les infractions qu'ils veulent, et si vous avez le malheur de les ralentir ou d'entraver leur course folle (et en voiture banalisée!), il peut vous en coûter très cher, soit un tabassage en règle, soit une condamnation pour outrage.
La France n'est plus, depuis bien bien longtemps, un état de droit...
Ecrit par : longjohn | 24.10.2009

et oui la police a tout les droits et surtout totale protection .et ils en profitent bien ...
Ecrit par : marjorie | 24.10.2009

Bonjour à tous
mon cœur va vers cette famille qui est doublement victime : victime de la connerie humaine et victime d'une justice laxiste
Ecrit par : artemis | 24.10.2009

Je confirme pour ma part avoir été victime de bavures policières durant mon adolescence et avoir assisté en direct à des poursuites automobiles acharnées : Ouverture de la portière pour faire tomber le motocycliste, coup d'extincteur lacrymo pour faire tomber le motocycliste, enfoncement du pare-choc sur l'arrière d'un scooter...
... J'en ai des vertes et des pas mûres à raconter sur ces Chuck Norris en carton.
Ecrit par : Long John Silver | 24.10.2009


3.6- Encore des policiers ripoux à Marseille
Le Point.fr - Publié le 06/07/2010
Plusieurs policiers arrêtés dans le cadre d'une enquête sur le grand banditisme
Sept interpellations ont été opérées en une semaine au sein de la police marseillaise et nîmoise, sur des soupçons de fuites d'informations apparues notamment à l'occasion d'un récent coup de filet contre le grand banditisme dans la région. Selon des sources proches de l'enquête, six fonctionnaires de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) des Bouches-du-Rhône et du Gard, dont le plus haut gradé est un brigadier-chef, ont été arrêtés (quatre à Marseille et deux à Nîmes) mardi matin.
Selon ces sources, des écoutes ont démontré qu'ils étaient proches de malfaiteurs, à qui ils fournissaient des informations. Des perquisitions sont en cours, avec analyse de leurs appels téléphoniques ainsi que de leurs ordinateurs professionnels et personnels.
Ces arrestations interviennent quatre jours après la mise en examen, vendredi par le juge d'instruction Christophe Perruaux, d'un enquêteur du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Marseille pour violation du secret de l'instruction. Le policier, qui a été écroué, est suspecté d'avoir alimenté le milieu en informations dans plusieurs affaires.
Des renforts parisiens de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) sont arrivés à Marseille pour aider leurs collègues du siège régional de la police des polices. Les investigations sont dirigées par le commissaire divisionnaire Didier Cristini, chef de la délégation dans le Sud-Est. « S'il y a faute grave et avérée », le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, interrogé lors d'une conférence de presse place Beauvau, a demandé que « le châtiment soit particulièrement exemplaire ». La DDSP des Bouches-du-Rhône a indiqué « n'avoir strictement rien à dire ».
« Cela crée un malaise » (un syndicaliste)
L'opération de mardi était prévue depuis plusieurs semaines, le coup de filet contre le milieu du grand banditisme mené début juin par le juge Philippe Dorcet de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille ayant montré que le dispositif policier n'était pas étanche, selon ces sources, notamment policières. Quinze personnes avaient alors été mises en examen, dont plusieurs figures du milieu : Bernard Barresi, recherché depuis le début des années 1990 pour l'attaque d'un fourgon blindé, et Michel et Gérald Campanella, deux frères soupçonnés de diriger des réseaux de machines à sous dans la région marseillaise. Le président du fabricant cannois de yachts Rodriguez, Alexandre Rodriguez, avait également été écroué.
Le patron du SRPJ, Roland Gauze, a reçu mardi au commissariat central de Marseille les représentants du personnel. « Bien évidemment que cela crée un malaise. Dans un service prestigieux comme le SRPJ de Marseille, qui depuis des mois obtient de bons résultats, cela suscite une forte émotion, car ils se sentent tous visés », a confié un syndicaliste. « Tous les agents ne sont pas forcément concernés par la même affaire. C'est très confus. On ne sait pas trop s'ils ont agi par maladresse ou pas », a ajouté cette source.
Les syndicats de policiers ont par ailleurs mis en garde contre le risque d' « amalgame ». Dans un communiqué, le premier syndicat de gardiens de la paix, l'Union SGP-FO/Unité police, a jugé que « des services aussi performants que la direction interrégionale de la police judiciaire de Marseille ou que ceux de la Sécurité publique, n'ont pas à être salis au détriment d'une infime minorité ».


3.7- Toujours des flics ripoux à Marseille
En 2000, un journaliste et deux figures du milieu ont été condamnés pour tentative de corruption. Le premier organisait des rendez-vous avec un policier fraîchement nommé à Marseille et lui remettait du liquide dans l’espoir de recueillir des informations confidentielles. A la même époque, trois enquêteurs de Toulon et Marseille entretenaient des curieux rapports avec quelques voyous. Le tuyau se monnayait alors 6.000 €. L’un des policiers, qui roulait en Porsche, avait reçu différents cadeaux : une moto, un logement gratuit et plus de 200.000 €.