dimanche 6 mars 2011

Bravo M’sieur le Président !

Alain COUTTE
10 février 2011

« Quand les "clercs de la Bazoche" protégeront notre jeunesse,
le monde ne marchera plus sur la tête. »
Alain COUTTE – 10 février 2011


Dans la tragédie de l’affaire « Laetitia de Pornic » qui vient d’émouvoir tous les Français, le Président de la République a promis que « les dysfonctionnements graves des services de police et de la justice qui ont permis la remise en liberté du principal suspect du meurtre seraient sanctionnés ».

Les Français ne sont pas dupes. Ils savent bien que c’est du populisme de bas étage qui constitue le fonds de commerce de la campagne électorale de 2012 du « petit Nicolas à talonnettes », mais il n’a pas tort sur le fond.
Même si on ne partage pas du tout son sens de la présomption d’innocence qui est le reflet de celui des magistrats et des policiers qui la transforment - eux aussi -, en présomption de culpabilité au plus grand mépris du CPP (Code de Procédure Pénal, article préliminaire, Loi N° 2000-516 du 15 juin 2000).

On peut ne pas aimer Nicolas Sarkozy, comme trois quart des Français (récents sondages), mais il faut lui rendre justice dans ses rares moments de lucidité.

Sa volonté de faire entrer des jurés populaires dans les chambres correctionnelles est une excellente idée. Les prévenus ne tomberont plus sous le « diktat » des magistrats, dont les décisions sont bien souvent prises d’avance, et surtout selon leurs propres points de vue.  Les dossiers sont souvent bâclés, faute d’un travail de fond sérieux : ils ne retiennent que ce qui les arrange, contrairement à ce qui est avancé « en théorie ».

J’en veux pour preuve les exemples concrets qui suivent…

1- À Marseille, les services de la justice et de la police mobilisent des forces impressionnantes pour saisir… une Kalachnikov et quelques centaines de grammes de hashich (ce qui fait sourire les trafiquants), au frais des… CONS-tribuables.
Les mêmes services laissent cependant vaquer à leurs occupations les « dealers » - qu’ils connaissent parfaitement -, pour « des raisons politico-économiques », afin de ne pas « mettre le feu aux poudres » dans une ville exsangue par le chômage et la précarité (dixit un ancien commissaire de police à la retraite).
José d’Arrigo, un journaliste local, lors d’une émission télévisée qui s’est déroulée sur la Cinq le 10 décembre 2010 à 18h, nous informait que pour faire carrière à Marseille, il fallait avoir son BAC :
- Banditisme,
- Affairisme,
- Clientélisme.
Le même José d’Arrigo rappelait aussi très justement que lorsqu’il rencontrait un policier, il se posait toujours la question de savoir s’il avait affaire à un flic ou un voyou marseillais… No comment, surtout venant d’un spécialiste dans son domaine !
Cela nous en dit long sur les relations « mafieuses » de cette ville. D’autant quand on apprend de la bouche d’un trafiquant qu’une réduction de peine lui a coûté 100 000 Euros (en liquide, s’il vous plaît !), sachant qu’il en gagnera beaucoup plus en sortant plus tôt de prison…
Des exemples de ce genre abondent. J’en ai recensé quelques uns dans l’un de mes prochains livres à paraître : La face cachée de Marseille qui nous montre l’envers du décor de la cité phocéenne à travers une enquête que j’ai effectué sur deux années.
Je vous en livrerai des détails croustillants dans les prochaines semaines sur la corruption, les machines à sous interdites par la Loi, mais sur lesquelles « on ferme les yeux » (« elles font vivre tout le monde, jusqu’au sommet de la pyramide », selon les termes d’un tenancier), la prostitution et les trafics en tout genre : cigarettes, marchandises et stupéfiants qui sont bien connus de la justice et de la police.

2- Toujours à Marseille, le 8 août 2008, un OPJ (Officier de Police Judiciaire) du commissariat du 8ème arrondissement, me posait la question suivante à propos du père d’une jeune femme :
« Avez-vous eu connaissance d’une relation (sexuelle) entre le père et la fille ? »
Pourquoi la justice et la police n’ont-ils pas fait d’enquête sérieuse sur cette présomption grave d’inceste et de pédophilie au lieu de me poser cette question ?!?!

Cette interrogation n’était pas anodine : ce représentant des forces de l’ordre, assermenté de surcroît, en avait pas assez ou trop dit.
J’étais choqué, malgré certaines confidences d’inceste que j’avais recueilli de la principale intéressée, totalement sous l’emprise de ses parents. J’en ai du reste fait un roman de 1 500 pages (trois tomes) qui fait l’objet d’un blog séparé avec des extraits qui seront insérés à l’adresse ci-après :

Un an plus tard, j’ai effectué un « signalement » au Procureur de la République : l’inceste et la pédophilie sont des crimes aussi graves qu’un meurtre, car il détruit la vie d’une adolescente ou d’une jeune majeure : ma missive fut classée « sans suite » par le parquet, sans avoir reçu d’avis du classement de l’affaire, comme le prévoit l’article 40 du CPP !!!
Le Procureur de Marseille préfère-t-il soigner sa propre image de marque en se faisant interviewer et photographier par les médias que d’assurer la protection de notre jeunesse ?…

Et si vous essayez de protéger une victime d’emprise parentale, d’inceste, de pédophilie et de viol, il y a de fortes chances pour que vous alliez faire un séjour en prison avec un procès truqué d’avance, à huit clos et un clerc de justice avocat véreux !

La justice constitue l’un des trois pouvoirs de notre pays.
Les magistrats sont plus puissants qu’un Président de la République, car ils ont un droit de vie ou de mort sur les citoyens.
Quand ces derniers ne font pas leur travail pour protéger les citoyens et surtout nos enfants, on peut qu’approuver les propos du Président de la République.

Que les syndicats de la justice et de la police s’émeuvent des propos du Président, grand bien leur fasse ! Au moins cela va peut-être en réveiller certains de leur léthargie.
Leur grève n’est-elle pas un nouveau prétexte pour ces fonctionnaires de renvoyer des affaires et ne pas travailler ?!?!
En attendant, ne soyons pas étonnés que les Français soient en rupture avec « cette justice » qu’ils ne comprennent pas.

Laissons le mot de la fin à Olivier Guichard, ministre de la justice en 1976 :
« En France, la justice, mieux vaut ne pas à y avoir à faire. »
Qui d’autre que lui était aussi bien placé pour en parler ?…