dimanche 6 mars 2011

Flics ou ripoux ? (3)

3.4- À Marseille, un flic ripou se fait sucer dans les toilettes par une gardée à vue !
Cela n’aura jamais le charme de la Maison-Blanche avec Bill Clinton et Monica Levinsky, mais l’histoire est suffisamment croustillante pour être évoquée.

Le policier marseillais soupçonné de viol remis en liberté

Publié le lundi 28 juillet 2008
Le fonctionnaire aurait contraint une gardée à vue à un acte sexuel
Une carrière brisée pour quelques minutes coupables dans l'endroit le plus romantique qui soit : les toilettes de l'Hôtel de police. Même si, d'aveu judiciaire, on concède que « les mêmes faits, si l'auteur n'avait pas été policier, auraient difficilement constitué une infraction », la réalité est bien là.
Samedi soir, le fonctionnaire de police de la sécurité publique mis en cause par une gardée à vue dans une affaire d'agression sexuelle a été mis en examen pour "viol aggravé" en raison de l'autorité que lui confère sa fonction et placé sous contrôle judiciaire.
Même si une probable requalification des faits en "atteinte sexuelle" devrait lui éviter la cour d'assises, il a d'ores et déjà été suspendu. Et sa liberté semble incertaine, puisque le Parquet, par la voix du procureur de la République, Jacques Dallest, a annoncé son intention de faire appel de la décision de remise en liberté.
Fin juin dernier, le policier de la Brigade d'atteinte aux biens (Brab) de la sûreté départementale était bien loin de ces considérations lorsqu'il auditionne dans son bureau une jolie jeune fille de 23 ans, à la langue "percée", impliquée dans une "banale" affaire d'escroquerie. Sur son portable, le fonctionnaire visionne une vidéo porno la mettant en scène. Sa testostérone ne fait qu'un tour. L'audition concerne de moins en moins les lignes téléphoniques qui auraient été ouvertes grâce à de faux papiers et tourne de plus en plus autour de la gaudriole.
La gardée à vue ne semble pas farouche. Un "marché" serait passé. Une gâterie contre "certains oublis" dans la procédure. Policier et gardée à vue iront "fauter" dans les toilettes. Le lendemain, convaincu "qu'un climat de sympathie s'était instauré entre eux", le fonctionnaire se rend sur le lieu de travail de la jeune femme en sa compagnie. Alors qu'il interroge son responsable, elle se confie à ses collègues. L'enquête commence et les ennuis du policier avec. "C'est à peine croyable qu'il n'ait pas réfléchi aux conséquences. Il a été piégé", estimaient, certains fonctionnaires à l'Hôtel de police.
Au Ministère de l'Intérieur, cependant, on ne l'entendait pas de cette oreille. Michèle Alliot-Marie a fermement dénoncé "des actes inadmissibles à l'égard d'une gardée à vue dont il avait la responsabilité". "Indépendamment des suites judiciaires, toutes les conséquences disciplinaires seront tirées au terme de l'enquête", prévient-elle. "Il reconnaît avoir dérapé, admet la faute déontologique incontestable, insiste Me Gérard Bismuth, l'avocat du policier. Mais il nie être un violeur. Il a cru qu'elle était réellement consentante. Il n'a jamais usé de violence. Quant à la contrainte psychologique, elle reste à prouver. L'audition était terminée. Et signée !"

En fait, l’intéressé n’en était pas à son premier coup d’essai :
Mis à jour 21-03-2010 23:38
Un policier jugé pour viol aux assises
Un policier marseillais est accusé de viol et agressions sexuelles sur cinq jeunes femmes lors de gardes à vue. Il comparaît à partir de ce lundi devant les assises à Aix-en-Provence.
Philippe Brassart, 36 ans, officier de police judiciaire à la Brigade de répression des atteintes aux biens, est poursuivi pour "viol et agressions sexuelles commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction", ainsi que pour "corruption passive".
Le policier, actuellement suspendu de ses fonctions et incarcéré, est soupçonné d'avoir contraint, le 24 juillet 2008, une femme à lui pratiquer une fellation dans les toilettes de l'hôtel de police. Il aurait fait comprendre à la jeune femme, entendue dans une affaire d'escroquerie et chez laquelle avait également été retrouvée une petite quantité de cannabis, qu'il pouvait se montrer compréhensif concernant le stupéfiant si elle se montrait "gentille".
La jeune femme s'était confiée sur les conditions de sa garde à vue à des collègues de travail et à son chef qui en avait immédiatement informé l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Bien noté par sa hiérarchie, l'officier ne s'était jamais fait remarquer. Seule une plainte sans suite, déposée en janvier 2005 par une jeune femme qui l'accusait d'attouchements sexuels, avait été relevée dans son dossier administratif.
Réentendue, cette dernière confirmait le contenu de sa plainte. Et à la suite de la médiatisation de cette affaire, trois autres femmes allaient accuser le policier. Entendue dans un dossier de cambriolage au début de l'été 2008, l’une d’elle aurait subi un interrogatoire au cours duquel la conversation aurait rapidement dérivé.
« Tu me suces, tu es libre, tu me suces pas, tu vas aux Baumettes » aurait notamment lancé l'accusé. L'accusé nie le crime et les délits qui lui sont reprochés. La décision est attendue mercredi.

La cour d'assises des Bouches-du-Rhône a condamné mercredi un policier de 36 ans à neuf ans de prison ferme pour « viol aggravé », « corruption » et « harcèlement sexuel », a-t-on appris de source judiciaire.
Au total, cinq jeunes femmes avaient déposé plainte contre lui depuis l'été 2008. La cour a reconnu le policier coupable de viol sur l'une d'elles, une jeune femme de 28 ans, de « corruption » sur une deuxième et de harcèlement sexuel sur trois autres jeunes femmes.
L'avocat général avait requis une peine de huit à dix ans de prison ferme mercredi à l'encontre de Philippe Brassart, qui était jugé depuis lundi pour « viols et agressions sexuelles commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction ».
L'officier de police judiciaire, en poste à Marseille à l'époque des faits, était accusé d'avoir imposé des actes sexuels à ses victimes contre la promesse de se montrer plus compréhensif dans les suites à donner à la procédure. Seules trois des cinq victimes étaient présentes depuis lundi aux débats de la cour d'assises.


3.5- Les flics marseillais chauffards et « cow-boys » au tribunal

24.10.2009
Le petit Nelson, 14 ans, ne demandait rien à personne ce 23 juin 2007. Il traversait juste une rue sur le passage piéton. Mais Nelson en est mort, car il a été fauché par une équipe de chauffards, habillés en bleu marine. 74 km/heure dans les rues de Marseille, alors que le maximum est de cinquante. La loi est faite pour les autres, c’est bien connu.
Au volant, un policier stagiaire, 24 ans, qui conduisant comme un sagouin pour aller relever, sans aucune urgence, des collègues en poste à l’Hôpital Nord. Dans la voiture son boss, 31 ans, assis à l’arrière, n’était pas ému par cette conduite en infraction.
Le tribunal correctionnel de Marseille s’est prononcé ce vendredi.
Le conducteur écope de un an prison avec sursis, pour homicide involontaire. Son permis est annulé, et il devra attendre un an pour le repasser. C’était la réquisition du parquet.
Contre le chef d’équipe, également poursuivi pour homicide involontaire, le parquet avait requis six mois de prison avec sursis et un an de suspension du permis. Le tribunal a relaxé. La présidente du tribunal, Marie-France Durand-Serée a déclaré à l’audience : « Le tribunal n'a pas du tout occulté la tragédie que représente ce dossier, mais il y a des règles de droit qui doivent être appliquées ».
Alors que dire d’un tel jugement, qui a créé l’incompréhension à Marseille ?
Pour le conducteur, une telle décision se situe dans la moyenne de ce qui est jugé en France pour ce genre d’affaires : faute grave de conduite, sans antécédents, sans alcool. La loi permet de faire bien davantage – jusqu’à cinq ans de prison ferme – mais les parlementaires adoptent des maxis très élevés, si élevés qu’ils ne sont jamais respectés. Quoiqu’il en soit, il est plus difficile de discuter la question « coupable ou non coupable » que « quel niveau pour la peine ». Le tribunal dispose d’éléments que nous ignorons.
Pour le chef d’équipe qui tolérait, et sûrement pas que pour ce déplacement, ce comportement voyou, c’est la relaxe, ce qui est plus difficile à expliquer. L’infraction poursuivie est involontaire : tuer par imprudence, mais sans intention de donner la mort. Une telle infraction, par hypothèse, ne connaît pas du cas de complicité. Le parquet avait d’ailleurs poursuivi sous l’angle de l’action directe. Mais pour qu’il y a ait homicide involontaire, il faut un lien de causalité certain entre la faute et le dommage. Il ne fait pas de doute qu’il y a eu faute du boss à tolérer cette conduite en infraction. C’est là une faute de « négligence » et d’ « inobservation des règlements », conforme à la définition de l'article 221-6 du Code pénal. De même, le fait que la faute du conducteur soit établie n’empêche pas de retenir d’autres fautes ayant concouru à causer le décès. La question juridique posée est : est-on certain qu’il existe un lien de causalité entre la faute du chef d’équipe et le décès ? Le tribunal répond par la négative. Je n’ai pas connaissance du jugement, mais à coup sûr, le tribunal estime que lien de causalité n’est pas certain, et que la faute du conducteur est exclusive. Ce dossier avait fait l’objet d’une instruction, et doit faire apparaître maints éléments de fait qui ont forgé la conviction du tribunal. Il reste que l’on ne dispose de rien pour être convaincu. En toute logique, le parquet devait faire appel.
On manque par ailleurs de renseignements sur le plan disciplinaire. Le conducteur était stagiaire, et il a été titularisé. C’est là une mesure carrément bienveillante. S’agissant des conseils de discipline, les autorités administratives ont peut être voulu attendre le jugement pénal, mais ce serait là une faute : le Conseil d’Etat rappelle l’indépendance des poursuites pénales et disciplinaires, et rien n’empêchait de tenir des conseils de discipline.
Ce laxisme surprend d’autant plus qu’à l’époque, le père du Prince Jean s’était fâché tout rouge : « Le fait d'être policier, quand on ne respecte pas les règles, ce n'est pas une circonstance atténuante, c'est une circonstance aggravante ». Paroles verbales…

Commentaires :
Insupportables flics marseillais : ils roulent comme des cons en mettant la sirène pour aller acheter des clopes ou chercher leurs mômes à l'école. Merci au tribunal qui les encourage à continuer.
Ecrit par : Mathaf Hacker | 24.10.2009

Dans d autre villes la police roule aussi à plus de 50km sans sirène et klaxon et avec sirène pour acheter du pain déjà vu!!!
Ecrit par : koeller | 24.10.2009

Ce sentiment d'impunité, ce comportement de "surhommes" a été à mon avis gravement accentué par les déclarations de Nicolas Sarkozy, surtout dans les années 2005-2006, lorsqu'il annonçait à ses policiers qu'il les couvrirait coûte que coûte...
Qui n'a pas vu, ou subi, les comportements des cow-boys de la BAC, par exemple...? . Ils peuvent commettre toutes les infractions qu'ils veulent, et si vous avez le malheur de les ralentir ou d'entraver leur course folle (et en voiture banalisée!), il peut vous en coûter très cher, soit un tabassage en règle, soit une condamnation pour outrage.
La France n'est plus, depuis bien bien longtemps, un état de droit...
Ecrit par : longjohn | 24.10.2009

et oui la police a tout les droits et surtout totale protection .et ils en profitent bien ...
Ecrit par : marjorie | 24.10.2009

Bonjour à tous
mon cœur va vers cette famille qui est doublement victime : victime de la connerie humaine et victime d'une justice laxiste
Ecrit par : artemis | 24.10.2009

Je confirme pour ma part avoir été victime de bavures policières durant mon adolescence et avoir assisté en direct à des poursuites automobiles acharnées : Ouverture de la portière pour faire tomber le motocycliste, coup d'extincteur lacrymo pour faire tomber le motocycliste, enfoncement du pare-choc sur l'arrière d'un scooter...
... J'en ai des vertes et des pas mûres à raconter sur ces Chuck Norris en carton.
Ecrit par : Long John Silver | 24.10.2009


3.6- Encore des policiers ripoux à Marseille
Le Point.fr - Publié le 06/07/2010
Plusieurs policiers arrêtés dans le cadre d'une enquête sur le grand banditisme
Sept interpellations ont été opérées en une semaine au sein de la police marseillaise et nîmoise, sur des soupçons de fuites d'informations apparues notamment à l'occasion d'un récent coup de filet contre le grand banditisme dans la région. Selon des sources proches de l'enquête, six fonctionnaires de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) des Bouches-du-Rhône et du Gard, dont le plus haut gradé est un brigadier-chef, ont été arrêtés (quatre à Marseille et deux à Nîmes) mardi matin.
Selon ces sources, des écoutes ont démontré qu'ils étaient proches de malfaiteurs, à qui ils fournissaient des informations. Des perquisitions sont en cours, avec analyse de leurs appels téléphoniques ainsi que de leurs ordinateurs professionnels et personnels.
Ces arrestations interviennent quatre jours après la mise en examen, vendredi par le juge d'instruction Christophe Perruaux, d'un enquêteur du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Marseille pour violation du secret de l'instruction. Le policier, qui a été écroué, est suspecté d'avoir alimenté le milieu en informations dans plusieurs affaires.
Des renforts parisiens de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) sont arrivés à Marseille pour aider leurs collègues du siège régional de la police des polices. Les investigations sont dirigées par le commissaire divisionnaire Didier Cristini, chef de la délégation dans le Sud-Est. « S'il y a faute grave et avérée », le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, interrogé lors d'une conférence de presse place Beauvau, a demandé que « le châtiment soit particulièrement exemplaire ». La DDSP des Bouches-du-Rhône a indiqué « n'avoir strictement rien à dire ».
« Cela crée un malaise » (un syndicaliste)
L'opération de mardi était prévue depuis plusieurs semaines, le coup de filet contre le milieu du grand banditisme mené début juin par le juge Philippe Dorcet de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille ayant montré que le dispositif policier n'était pas étanche, selon ces sources, notamment policières. Quinze personnes avaient alors été mises en examen, dont plusieurs figures du milieu : Bernard Barresi, recherché depuis le début des années 1990 pour l'attaque d'un fourgon blindé, et Michel et Gérald Campanella, deux frères soupçonnés de diriger des réseaux de machines à sous dans la région marseillaise. Le président du fabricant cannois de yachts Rodriguez, Alexandre Rodriguez, avait également été écroué.
Le patron du SRPJ, Roland Gauze, a reçu mardi au commissariat central de Marseille les représentants du personnel. « Bien évidemment que cela crée un malaise. Dans un service prestigieux comme le SRPJ de Marseille, qui depuis des mois obtient de bons résultats, cela suscite une forte émotion, car ils se sentent tous visés », a confié un syndicaliste. « Tous les agents ne sont pas forcément concernés par la même affaire. C'est très confus. On ne sait pas trop s'ils ont agi par maladresse ou pas », a ajouté cette source.
Les syndicats de policiers ont par ailleurs mis en garde contre le risque d' « amalgame ». Dans un communiqué, le premier syndicat de gardiens de la paix, l'Union SGP-FO/Unité police, a jugé que « des services aussi performants que la direction interrégionale de la police judiciaire de Marseille ou que ceux de la Sécurité publique, n'ont pas à être salis au détriment d'une infime minorité ».


3.7- Toujours des flics ripoux à Marseille
En 2000, un journaliste et deux figures du milieu ont été condamnés pour tentative de corruption. Le premier organisait des rendez-vous avec un policier fraîchement nommé à Marseille et lui remettait du liquide dans l’espoir de recueillir des informations confidentielles. A la même époque, trois enquêteurs de Toulon et Marseille entretenaient des curieux rapports avec quelques voyous. Le tuyau se monnayait alors 6.000 €. L’un des policiers, qui roulait en Porsche, avait reçu différents cadeaux : une moto, un logement gratuit et plus de 200.000 €.